Dans la ligne du retour à Freud engagé par Jacques Lacan,
le Groupe interdisciplinaire freudien de recherche et d'intervention
cliniques et culturelles a rendu possible l'espoir de Freud qu'un
jour la psychose serait traitée par la psychanalyse. Il a fallu
pour cela établir un nouveau cadre pour le traitement psychanalytique,
reconsidérer la logique, les enjeux et les étapes de
la cure analytique avec le psychotique et inventer des nouvelles modalités
d'intervention qui tiennent compte de l'évolution et des moments
cruciaux du traitement psychanalytique, et ce dans le champ respectif
de chacune des pratiques professionnelles impliquées (psychiatres,
intervenants cliniques, agent social) qui toutes s'articulent à
des objectifs communs.
Par
ailleurs, pour assurer le traitement, le Gifric a développé
un mode de gestion où l'articulation de l'administratif à
la clinique est déterminée par les particularités
du traitement et des pratiques cliniques. Les modalités de
gestion et de contrôle des pratiques cliniques sont des conditions
essentielles à la dispensation des services et indissociables
des résultats cliniques visés et obtenus depuis 1982.
Reconnaissance
Grâce
à l'excellence de ses services, le Centre a acquis une réputation
internationale qui lui attire chaque année des visiteurs et
stagiaires venant de différents pays (États-Unis, France,
Belgique, Argentine, etc.). En 2004, le Gifric a été
récipiendaire du Prix Hans W. Loewald décerné
par l'IFPE (International Federation for Psychoanalytic Education)
en reconnaissance de l'apport exceptionnel du Gifric "dans l'histoire,
la théorie et la pratique de la psychanalyse", notamment
en ce qui a trait au développement du traitement psychanalytique
des psychoses.
En
2005, une équipe de recherche mandatée par le NIMH (National
Institute for Mental Health), formée par des chercheurs du
Harvard Medical School et de la Columbia University et chargée
par le gouvernement fédéral américain d'étudier
les conditions de réussite de la réintégration
sociale des patients souffrant de troubles mentaux graves et persistants,
a tenu à interviewer les psychanalystes du Gifric et à
discuter avec eux de leur collaboration et de l'intégration
du 388 dans leur recherche.
Le
388 était le seul Centre en dehors des États-Unis a
être intégré dans leur recherche. Après
avoir visité le Centre, étudié les différentes
dimensions du traitement, avoir rencontré et discuté
avec les psychanalystes, les psychiatres, les intervenants et plus
d'une vingtaine d'usager du Centre, ils ont conclu que le 388 devait
être inclus dans leur recherche puisqu'il représentait
pour eux le cadre de traitement offrant la meilleure articulation
connue à ce jour entre théorie et clinique avec des
résultats conséquents.
Leurs
discussions des pratiques cliniques du 388 et des résultats
qui y sont liés les ont amenés à la nécessité
d'élever les standards des critères de réintégration
sociale et par la suite, à reformuler en conséquence
le concept de réintégration sociale dans le rapport
préliminaire qu'ils ont présenté pour leur recherche.
Résultats
cliniques
De
fait, le traitement psychanalytique des psychoses tel que promu au
388 a des résultats cliniques importants. Les données
actuelles démontrent que les hospitalisations diminuent significativement
(au-delà de 75%) pour les patients en traitement depuis trois
ans et plus. Il s'agit là non seulement d'une économie
substantielle pour l'État mais d'une réponse des plus
positives aux orientations du ministère qui visent à
maintenir le gens dans leur communauté en leur offrant des
services de proximité.
Il
faut également souligner la diminution importante de la consommation
de médicaments, sans oublier l'amélioration des conditions
de vie des usagers qui à moyen terme peuvent reprendre une
vie participative en société à travers un retour
aux études et/ou au marché du travail.
Rapport
des experts
Par
ailleurs, au Québec, à la suite d'une évaluation
mandatée par le Ministère de la santé et l'Agence
de la santé et des services sociaux de Québec en 2002,
des experts nommés par le ministère ont évalué
les services offerts au 388. Après avoir rencontré les
patients (une quarantaine), les parents, les professionnels et organismes
communautaires du milieu de Québec, la direction du Gifric,
la direction et l'ensemble des intervenants du 388 et la direction
du Centre hospitalier Robert-Giffard (dont il relevait à cette
époque), les experts ont conclu à la grande qualité
des services offerts. En conséquence, le 388 a reçu
l'aval du Ministère comme étant un programme efficace
et efficient dans le traitement psychanalytique des psychotiques dans
la communauté.
[Extraits
du rapport d'évaluation]
Le
Gifric est le seul organisme à détenir l'expertise pour
offrir ce type de traitement et de services au Québec.
Dans
la presse
Caouette,
M., "Le 388 reconnu à l'international",
Le Soleil, 21 juin 2007.
Boileau,
J., "Vaincre la psychose",
L'Actualité, février 2004, p. 16.
Samson,
C., "Le 388, une clinique pas comme
les autres", Le Soleil, 24 mai 2008, cyberpresse.ca.
Le
documentaire
Le
388 est le premier documentaire de la réalisatrice
Anne-Laure Teichet. Diplômée en sciences de l'éducation
et en philsophie, elle s'intéresse particulièrement
à l'humanisation des soins de santé et à l'art.
En 2000, elle signe Voces, un court métrage expérimental,
avant de publier un recueil de poésie, Écrire sur
le corps, l'année suivante. Elle a vécu en France,
au Mexique et au Québec.
Réalisation,
production et scénario : Anne-Laure Teichet; Photo: Erwan Fichou;
Montage: Christine Doyon, Mickaël Roy; son: Michel Marchant,
Robert Thivierge; Musique: Nicolas Marquis, Claude Pieur.