C’est le défaut du
Langage, l’organisation du lien social, qui détermine
les structures psychiques. L’organisation du lien social
autour des enjeux de civilisation n’a pas pour objectif
de rendre compte de la quête humaine qui anime le désir
du sujet de la parole. Les civilisations prétendent dans
leurs cultures offrir des modalités de correction de ce
défaut du lien social. Cette correction se joue au niveau
de la cellule de base de l’adresse où la parole crée
le lien à l’autre dans les limites culturelles des
règles de recevabilité. Pour cela chaque culture
inclut un montage du sexuel qui pervertit la structure de l’adresse
en faisant de l’autre le gardien des enjeux de recevabilité
culturelle. Ce qui, du désir du sujet de la parole, se
trouve ainsi exclu de l’adresse constitue alors un hors-langage
dont l’expression se jouera dans l’acte immotivé.
Il en découle différentes contraintes qui définissent
la position des sujets dans l’adresse et dont les structures
psychiques rendent compte.
Première
session
-Le
défaut du langage et les structures psychiques-
Ce qui caractérise l’humain,
homo sapiens comme le dénomment les scientifiques, c’est
sa capacité individuelle de penser. Il se représente
des choses qui n’existent pas. Il modifie même la
perception par la conscience qu’il en prend. Aussi son rapport
à l’autre dans le lien social que le langage organise
compromet une part de ses visées, tout comme le compagnonnage
et la coopération que ce lien a pour fonction de promouvoir.
Au cœur des intérêts du collectif, ce langage
fait défaut à ses visées subjectives, il
en censure l’essentiel. Aussi le rapport spécifique
de l’humain à ce défaut du langage et à
ses conséquences va structurer en profondeur les modalités
de son rapport aux autres dans le lien social.
Deuxième
session
-Le névrosé et l’Autre-
Chaque
civilisation, à travers la culture, va définir la
fonction de l’Autre dans la structure de l’adresse.
Cette fonction va consister en un réglage du rapport Homme-Femme
en fonction du rapport Mère-Enfant dans le but de faire
primer la reproduction idéologique des enjeux de civilisation
sur la quête du désir qui habite chacun. Avec ce
montage du sexuel, la Culture transforme l’Autre de l’adresse,
en une fonction de gardien des valeurs de la Culture. On ne peut
pas concevoir la Névrose en dehors du montage du sexuel
qui subvertit la fonction de la parole dans l’adresse. Dans
la structure de l’adresse où se définit son
rapport à l’autre dans le lien social, le névrosé
fait l’expérience cuisante qu’une part essentielle
de ce qu’il escompte de la vie est censurée et rejetée
hors du lien social du fait même de la fonction de l’autre
dans l’adresse. Le pouvoir que le risque d’une parole
donne à l’autre du fait des exigences culturelles
devient un enjeu plus important que l’escompte même
qui tentait de se dire. La contrainte de l’impropre au dire
que lui impose alors la seule présence de l’autre
fait que l’acte immotivé prend la relève de
ce qui ne peut se dire. L’insu d’un passage à
l’acte de ce qui est censuré dans l’adresse
empoisonne désormais son existence. L’essentiel de
ce qui compte pour faire sa place dans le social risque de rester
suspendu à l’improbable satisfaction de l’Autre.
Troisième
session
-Le psychotique et le défaut du langage-
Dès la première
enfance, même si cela n’est pas évident de
prime abord, le psychotique fait l’expérience que
ce qui est dit ne correspond guère à ce dont il
vit l’expérience. Ce handicap avec lequel il fait
le choix d’entrer dans la structure de l’adresse,
il en identifie très tôt la source dans un défaut
du langage. Il en vient à vouloir corriger ce défaut
pour rendre possible le lien que l’adresse à pour
fonction de créer pour l’évolution de l’humanité
et non, à son avis, pour le succès des intérêts
culturels des collectifs, peu importe les enjeux de civilisation.
Sa position dans la structure, concernant ce défaut du
langage, sera dès lors, dans un premier temps, la recherche
d’une solution à ce défaut avec cette conviction
que cette tâche lui incombe. Dans un deuxième temps
il mettra en œuvre des moyens qu’il prétend
appropriés à un tel objectif. Il conçoit
sa vie en fonction de la réussite de ce projet de régler
le défaut du langage pour changer le sort de l’humanité.
Quatrième
session
-
Le pervers et la mise en cause de l'adresse-