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Activités 2015-2016

 


Maintenant disponible aux Éditions du Gifric

Un avenir pour le psychotique

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Le film "Le 388"

Réalisation et production:

Anne-Laure Teichet

En lice pour le meilleur premier documentaire au Festival des Rendez-vous du Cinéma québécois 2009

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du Fonds pour la recherche et le traitement psychanalytique des psychoses

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Projet de restructuration des marchés régionaux en Haïti


Dans notre librairie

Chez d'autres éditeurs


After Lacan
Clinical Practice
and the Subject of the Unconscious
Willy Apollon
Danielle Bergeron
Lucie Cantin
2002 - 198 p.
Suny Press

 


 

Nos échanges de ces cinq dernières années nous ont confrontés à la conscience de ce qui nous arrive, les conséquences de la contradiction qui fait de la mondialisation l’obstacle principal à la globalisation financière. C’était aussi le constat d’une situation qui concerne l’humanité entière et non seulement quelques nations riches dans leur conscience d’être en quelque sorte le fer de lance du sort de l’humanité. Nous avons alors entrepris de nous questionner sur cette humanité qui se trouve pour la première fois en tant qu’humanité à la croisée des chemins, devant décider globalement de son devenir. Nous avons ainsi entrevu trois grands thèmes de discussion assez peu conventionnels pour cette entreprise : l’érotisme, l’esthétique et l’éthique.

Nos réflexions sur l’érotisme nous ont conduits à cette difficulté que la créativité, et en conséquence la souveraineté, que l’humain a toujours projetées et projette encore, dans une bonne part des civilisations, en dehors de l’humanité dans des êtres transcendants, s’expérimentent aujourd’hui comme une dimension fondamentale de l’humain. L’érotisme nous est ainsi apparu comme une expression de cette créativité liant le sujet à l’autre et au collectif dans la production d’expériences et d’entreprises qui transcendent les contraintes et les limites de l’environnement physique ou social. En effet, tout ce qui se trouve dans l’environnement qui sert d’habitat à l’humanité et qui ne vient pas de cet environnement, vient de la créativité souveraine de l’humain, pour le meilleur et pour le pire de l’humanité et de son habitat. Le contexte de mondialisation de ce constat d’une créativité souveraine dans l’humain donne à la solitude de cette souveraineté une dimension de tragédie qui nous mène à interroger les sources esthétiques de l’engagement des collectifs humains dans des entreprises plus grandes que leur survie même. Tels seront les objets de nos avancées cette année.

Dès son apparition, il y a quelque cent cinquante mille ans, nous disent les scientifiques, l’humain, l’homme d’aujourd’hui, se distingue de ceux qui sont en apparence ses pairs, en se caractérisant par sa capacité de se représenter les choses autrement que la perception qu’il peut en avoir. C’est dans cette faille entre sa perception du monde et la représentation qu’il s’en fait que va se glisser l’érotisme, sa puissance que nous disons ici souveraine de créer et d’investir autre chose qui bouleversera sa vie et son environnement. Cette année nous allons donc explorer cette faille interne, qui donne à l’humain sa dimension esthétique, où ce qu’il se représente et ce qu’il ressent à partir de cette représentation, sont étrangers tant à ce qui est là présent effectivement qu’à ce qu’il peut en dire. Car il échappe le plus souvent à notre attention que si l’érotisme et l’esthétique que nous évoquons ici comme ce qui distingue l’humain apparaissent il y a cent cinquante mille ans, le langage lui qui définit la conscience et la perception en imposant une nomination collective des choses, ce langage date seulement de quelque cinquante mille ans.

L’esthétique donc, cet ensemble de sensations, d’émotions et de sentiments, que suscite la faille dans l’humain, sa capacité symbolique de se représenter le monde autrement qu’il n’est perceptible et d’investir ces représentations plus que sa vie même, ce sera là l’objet de nos discussions. Appliqué au contexte de confrontation de la globalisation financière à la mondialisation, un tel objet nous éclairera sans doute sur un certain nombre d’événements typiquement humains. Mais surtout nous comptons à partir des réflexions que nous permet un tel objet faire place à des perspectives nouvelles concernant la nature du sujet humain, la place du désir dans les enjeux auxquels le confronte la mondialisation. L’articulation de l’esthétique comme champ où se constituent les objets de l’érotique nous forcera à ouvrir un espace pour des questions apparemment sans pertinence certes, mais que la discussion et le débat ne peuvent plus passer sous silence. En exemple, il faut d’emblée confronter ce qui est de soi hors langage à l’impérialisme du discours. Une part essentielle de l’humain reste ainsi hors de portée des enjeux de vérité, et il peut être malaisé d’y retrouver des questions aussi fondamentales que celle de la souveraineté côtoyer des enjeux liés à la censure de la féminité. Ces questions qui sont au cœur des violences que notre époque doit dénoncer quotidiennement ne peuvent plus désormais échapper à un examen sans concession ni pour la rectitude ni pour l’interdit de penser.

Cette dimension fondamentale de l’humain aura subi deux bouleversements dont aujourd’hui les conséquences ressurgissent en quelque sorte dans l’impasse où se vérifie la mondialisation. Dans un premier temps, il y a quelque cinquante mille ans, il s’agit de la nécessité pour les hommes de créer le langage. Des collectifs se constituant autour de l’occupation de territoires de ressources, il a fallu régler la nomination des choses en même temps que l’institution de la structure du lien social devenait nécessaire. Cette double dimension du langage définissait pour les collectifs humains la perception des choses tout en la liant à une conscience commune. Du coup une part essentielle de la représentation, impliquant son investissement érotique et son univers esthétique, se trouvait censurée de ce qui se mettait en place comme un ‘vivre ensemble’. Dans un deuxième temps, quand il y a quinze à vingt mille ans les civilisations se constituent, ce qui va alors être promu comme institutions et comme montage du féminin à travers la reproduction idéologique des valeurs donnera une toute autre signification au travail de l’érotisme et à son investissement du champ de l’esthétique. La reproduction idéologique des civilisations va prendre le pas sur l’existence de l’humain et la survie même de l’humanité. C’est ce que l’histoire et la science nous révèlent de plus en plus pendant que les effets de la mondialisation nous contraignent à en prendre encore aujourd’hui une conscience malheureuse. Mais les enjeux de confrontation des civilisations à travers les effets de la mondialisation mettent en cause aussi bien la reproduction idéologique des valeurs de ces civilisations que les montages institutionnels qui devaient en garantir la pérennité au risque de la survie d’une partie de l’humanité.

La prise en compte de ces deux bouleversements dans l’histoire de l’humanité et des conséquences qu’ils nous donnent à penser, nous permettra de cerner comment dans le contexte de mondialisation qui est le nôtre, l’esthétique nous offre un champ pour un examen radical de ce qui nous arrive et de notre capacité d’y faire face. La nécessité d’un dialogue entre les nations et les civilisations si nécessaire aujourd’hui à la survie de l’humanité rencontre une impasse où la question de la vérité et de ses enjeux devient inadéquate sinon obsolète. Malgré toutes les tentatives pour arraisonner l’esthétique, l’expérience d’une souveraineté inviolable dans l’acte de création, le sentiment du beau qui articule l’être au collectif et l’expérience du sublime où il se perd dans quelque chose de plus grand que son existence même, sont restés hors de portée des pouvoirs du langage, offrant à l’humain un espace de création et d’espoir pour inventer encore le possible.
Willy Apollon, septembre 20154
 

Coût pour les 5 conférences

250$
 

Québec

14 octobre 2015
25 novembre 2015
27 janvier 2016
16 mars 2016
8 juin 2016

ENAP
555 boulevard Charest est
Local 4114
Chaque soirée débute à 19h30

Informations
Denis Morin
Téléphone: 418.687.4350

em@il: publications@gifric.com


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Montréal
30 octobre 2015
4 décembre 2015
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8 avril 2016
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Conseil des arts de Montréal
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Informations
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