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Activités 2018-2019


Les politiciens s’intéressent beaucoup ces jours-ci aux 18-35, cette génération qui semble de plus en plus se soucier de la politique pour la critiquer de ce qu’elle ne sert qu’à boucher de plus en plus leur avenir. Mais cette sollicitude des politiciens est occasionnelle. Cette génération ne va pas voter. Elle crie au loup. Les politiciens en ont besoin pour le spectacle qu’ils offrent pendant une période électorale. Quant aux préoccupations des 18-35, qu’ils le sachent ou non, elles sont sans espoir. Leur critique et leur révolte ne changeront rien à ce qui est en jeu en deçà et au-delà du spectacle auquel l’autre génération réduit la politique puisque les États, en perpétuel conflit ou en concurrence, n’ont plus les moyens des promesses que font les politiciens en regard des problèmes qui hantent cette génération. Mais dans vingt ans ceux qui aujourd’hui ont 15-45 ans devront confronter le sublime devant le devoir qu’ils auront de décider du sort de l’humain. Car alors les problèmes de l’Occident ne seront rien en regard du sort de l’humanité sur cette planète que les corporations multinationales créées par les pays les plus riches auront mis en cause.

Le réchauffement global et ses conséquences, les migrations de populations, l’urbanisation galopante, l’appauvrissement grandissant, l’affaiblissement des pouvoirs des États en regard de ceux des corporations multinationales, la nécessité de restructuration des liens sociaux dans une période d’affaiblissement des valeurs et d’estompage des croyances, toutes ces conditions pour une impasse globale exigeant de la créativité humaine de nouvelles solutions sont déjà là et agissantes. Il faudra sans doute encore une ou deux décennies pour que ces conditions deviennent en Occident des faits qui s’imposent politiquement. Mais maintenant que leurs effets déjà sont actifs et déroutants au niveau des vies individuelles, il faut en prendre la mesure et calculer ce que ces effets rendent déjà possible. C’est à l’initiation de ce travail immense que vont s’atteler nos conférences de cette année.

Nous mettrons l’adolescence au cœur de ce travail car c’est le moment charnière où le nouveau citoyen passe d’une situation où il subit les effets de cette rupture en marche des civilisations à une situation où il devient responsable des créations exigibles du fait de ces ruptures pour le maintien de l’humain. Encore faut-il que la sensibilité qu’il se découvre déjà pour cette humanité, il puisse en articuler l’expérience, non seulement comme quelque chose qui échappe aux moyens du langage, mais qu’il puisse en faire une cause qui donne un sens à ses choix et à ses combats. Il fait sans doute aujourd’hui à son corps défendant l’expérience du sublime qui le confronte au plus intime de son être à quelque chose de plus grand que lui et de plus grand que le collectif même dont il devient membre. Il ne sait pas, et il est loin de se douter, que ce qui lui arrive alors a le plus grand rapport avec cette féminité qui fait question dans sa vie, qu’il soit un homme ou une femme alors importe peu. C’est d’ailleurs cette expérience qui le sort de l’enfance et de la famille pour le projeter hors du langage, là où il ne trouvera nul repère, sauf à être en quête de compagnons pour une aventure qui n’a pas encore de nom.

Cela suppose que les générations qui l’auront précédé ne soient pas que des obstacles. Aussi nous allons nous préoccuper de la reconstitution du langage qui s’amorce dans nos sociétés et qui laisse pantoises les générations qui y perdent leur latin. Cette restructuration du lien social touche profondément nos affectivités par le reconditionnement qu’elle organise de ce qui désormais va être considéré comme ‘recevable’. De toute évidence, et c’est le moins que l’on puisse en déduire, dans ce contexte de reconsidération de ce qui doit être acceptable nous avons à nouveau perdu la féminité. Celle-ci en effet, une fois que l’adolescence lui en a ouvert les perspectives, reste marquée du sceau du sublime. Au-delà de tout ce qui peut se penser comme beauté, la féminité ouvre l’humain sur quelque chose de plus grand pour lequel les repères manquent et où il faut sauter sans filet. La beauté qu’elle initie et à quoi elle réfère n’est que la condition, l’ouverture vers ce hors lieu qui échappe au lien social et à ses normes. C’est sans doute une condition fondamentale de l’humain d’avoir à faire face et à répondre à ce sentiment du sublime quand il est confronté à quelque chose de plus grand que le collectif même dont il fait partie et qui l’ouvre sur une dimension de lui-même par rapport à laquelle il est sans repère et sans garantie. L’intelligence artificielle et les nouvelles technologies qui soutiennent pour une bonne part les nouveaux mythes du posthumanisme ou du transhumanisme promeuvent une conception du corps qui serait une mécanique biologique où un psychisme serait programmable dans la droite ligne de cette conception élitiste de l’organisme, secrètement alimentée par la théorie moyenâgeuse de la prédestination, qui aura fondé le racisme et piégée la psychologie et la psychiatrie occidentales.

La famille en Occident, objet encore intouché de la loi, alors que ses conditions de possibilités ont déjà fait naufrage, coincée entre l’échec du couple et la permanence économique de la parenté, devient en quelque sorte le tombeau d’une sexualité confinée dans le contrôle de la reproduction et du genre, après avoir perdu ses fondements esthétiques. Ce qu’elle évoque cette famille, pour l’adolescent qui jusque-là ne savait pas que ses parents n’étaient qu’un couple, est de l’ordre du fantasme. Il découvre que la loi ignorait ses droits humains d’enfant dans cette affaire du couple et que la parenté visée par cette loi est finalement au service et au profit d’abord des intérêts du collectif. Ces découvertes qui ravagent ses illusions d’enfant sont impropres au dire car il n’y a pas de mots dans le langage pour rendre de telles expériences recevables. De toute façon, elles sont supportées par quelque chose qu’il expérimente dans son affectivité et la formation de son corps comme fondamentalement ‘inadressable’ et qui l’emporte déjà vers des lieux qui sont encore à venir. Dans l’univers culturel où il vit aujourd’hui, de telles expériences sont référées immédiatement à quelque trouble mental confié à la langue de bois psychiatrique qui les abandonnera aux pouvoirs des pharmaceutiques.

Il faut donc revenir aux Fondamentales pour prendre des distances et réévaluer ce qu’il en est de l’humain et ce qui arrive à ses différentes dimensions quand on ne peut plus tenir compte de l’esthétique qui ouvre un champ à ses créations comme à ses exigences quand il est confronté au sublime. Nos réflexions et nos discussions se concentreront sur la recherche de ces racines de l’humain où nous cherchons encore à trouver des fondements pour une éthique ouverte sur ce qui est encore à venir.

Willy Apollon, août 2018


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